Le petit semainier

illustration de François Schuiten

Dimanche

Dans ce qui passe est une éternité.
En ce qui se voit, est un doux été.
En ce qui se dit, une cohérence.
En ce qui s’oublie, une mésalliance.

Lundi

Un corbeau passe et le soleil
Accroché au goût de grenade,
S’évanouit de pâleurs vermeilles.
Jusqu’où peut trembler l’innommable ?

Mardi

La pluie s’enfuit devant l’injustice.
Terrible est le déni d’une vie !
L’Éternité est une présence indomptable ;
Je le sais, puisque le vent me l’a dit.

Mercredi

Trop de mensonges !
Trop d’oublis !
Homme ! Ailleurs la vie se poursuit.
Tout usufruit est une dette aussi.

Jeudi

Je ne serai jamais complice d’un tel déni ;
Jamais, je ne faillirai à ma promesse ;
La vie est sacrée, observe et ne te dédie ;
Un jour, La Justice fera trembler toute âme traîtresse.

Vendredi

Je me suis réfugiée,
Sur les hauteurs du cœur,
J’y vais sans faillir à la vie.
Comment peux-tu croire à ton propre leurre ?

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