
Bercé par la douceur,
Même la peur est une Présence.
L’enfant interroge,
Mais il ne le sait pas encore.
Le ruisseau devance la mer bouillonnante.
Bercé par la douceur,
Même la peur est une Présence.
L’enfant interroge,
Mais il ne le sait pas encore.
Le ruisseau devance la mer bouillonnante.
Peinture de Bryce Cameron Liston
L’enfant n’a pas d’âge,
Il n’a pas encore de souvenirs.
Son regard n’a pas de corps.
Il ne sait pas non plus vivre.
Il n’a rien appris.
Il retrouve le lien.
Peinture de Guy Rose (3 mars 1867-17 novembre 1925)
La promesse d’un autre siècle me fit revenir,
Ruisselante d’une colonne jusqu’à la noble Terre,
Suintante de brûlures qui voulurent nous maintenir,
L’épanchement munificent d’un Mystère.
Nous rencontrâmes l’âme veilleuse d’une fourmi
Et nous lui parlâmes de notre extase, de notre rêve
Exhalé, un beau matin d’été qui frémit,
Épandu d’Amour, en cette suave Corolle qui s’élève.
La fourmi travailleuse nous appris tant de choses.
En silence, nous la suivîmes jusqu’à sa maison ;
Lors, il nous vint de respirer la grâce d’une Rose.
Son Souvenir nous hante, puisque de sa floraison,
L’éternel parfum du dialogue de nos âmes,
Me conduit au-delà des combats qui se trament.
***
Les hommes tremblent et conçoivent d’inutiles édifices,
Afin de se rassurer d’un vide abyssal.
Pourtant, Le Souffle est une Rose sans artifice.
Le découvrir est un doux éveil auroral.
Il n’est pas un moment qui imprime sa douceur.
La fourmi chemine et je souris en secret.
Elle fut ma complice et je connais son labeur,
Tout comme l’araignée qui tisse ses mots enchantés.
Bien souvent, j’attendais l’inconnu tant rêvé.
Je tendais les mains et buvais à la fontaine
Les fraîcheurs juvéniles d’une joie étonnée.
Mon cœur solitaire appréhendait la Rencontre.
Quand elle survint, jaillit un profus Océan.
C’est ainsi que naquirent nos longues heures profondes.
Peinture de Annie Stegg
Il nous vint souffrance comme éperdue de larmes.
Il nous vint aussi distance, comme nous fracassant
Dans les regards d’indifférence qui nous désarment.
Lors, il nous vint errance dans le trouble des tourments.
Puis, il nous vint perplexité dans la nature.
En ces liesses exultantes comme échappée de tout.
Il nous vint, si vibrant, L’Esprit d’aventure,
Le rire à travers les facéties de l’avant-goût,
Trempée dans la suée du front bien téméraire,
Le poing levé brandissant l’épée d’une guerrière,
Dans les ronces des vastités du questionnement.
Solitaire et farouche, vois Le Dieu du cœur aimant.
Des subtiles réponses, que devins-je dans la tourmente ?
Sache, Ô toi ! La Vie fit de moi cette endurante.
Assise sur ce banc qui fait notre saison, nous comptons chaque petite goutte de pluie comme une effervescente cérémonie, de calme, de droiture et de joie. Nous échappons au moindre des bruits du monde. Combien de fois me suis-je retrouvée sous le platane du Jardin des Plantes ? Je n’ai pas toujours su donner aux arbres leur nom. Mais ai-je jamais manqué de saisir les palpables rugosités de l’écorce ? J’embrassais les feuilles et les fleurs. La guirlande de pluie sur la fenêtre, au matin, est un doux présage et j’observe la lumière du jour, perles nacrées du soleil caché derrière le voile nuageux. C’est ici que la crucialité nous saisit, sans détours. Voici que s’étourdit un pinson mystérieux enveloppé de branchages. Le moineau se baigne dans une flaque d’eau et nettoie avec minutie ses petites ailes. Tout a vacillé, et nous nous sommes échappée, tout en restant en cette Assise. Quel est donc ce navire imperturbable, ce Lac dorénavant stable ? Il n’est plus aucune émotion, si ce n’est ce Souffle puissant, à peine imperceptible. Beauté enchanteresse d’un monde véritable, d’une Terre promise. Sororité et fraternité des arbres balanciers : le cœur n’a pas changé. Il n’est point besoin de parler, ni d’écrire. L’instant est ici d’importance, relié au Ciel d’Amour. Unité et constance. Nulle trahison, ni corps mutilé, mais bien fervente Reliance, car la peur, aujourd’hui, est une drôlesse qui nous fait rire. J’embrasse Le Sol où je suis née et j’embrasse la vétuste fragilité de nos cœurs ensemencés. Sachez qu’en définitive, il n’est qu’un seul instant ; tout le reste est agitation.
Tout est parfait. Quand même la cruauté côtoie le merveilleux. Tout est exactement comme le tableau le plus extraordinaire, mouvant, incessant, caressé par le vent, buriné par le sable. Dans les plus grandes épreuves, nous sommes traversés par ces faisceaux de lumière. Nous levons la tête en notre intériorité et nous fermons les yeux au plus fort de notre silence. L’hébétude est aussi une rencontre. Au commencement, le parchemin est lisse et transparent. Plus nous prenons du recul et plus nous parvenons, par la cueillette régulière des rayons du soleil, telle une plante qui s’en nourrit, à nous laisser partir, non pas avec apathie, mais plutôt avec la chaleur du foyer que l’on nous a appris à entretenir, durant toute la vie. Nous n’avons jamais considéré la vie séparée d’elle-même parce que la vie ne sépare pas. Bien au contraire, elle nous apprend et nous protège contre nous-mêmes, contre nos manquements. Il ne s’agit pas non plus de condamner, mais de regarder. Voir, c’est entendre. Chacun, nous avons nos entretiens intimes avec cette vie, celle qui est apparue en nous, efflorescente en son unité, enseignante en sa multiplicité. Nous ne défendons ni ne condamnons. La vie est beaucoup plus vaste qu’un parti-pris. La vie est un déploiement exponentiel d’états d’être.Lire la suite »
Le Soleil avale l’ombre,
Puis réjouit les neutralités du Voyage,
Aux Semences stellaires,
Le goût de l’espace,
Sans que rien ne vole un effet,
Viens-tu m’embrasser,
Aux rivières de ma Lyre ?
Ne délie pas mes courbures,
Ni n’avance sans brasser les chevelures,
Des Lunes dont le bleu asperge,
Les fruits que planifie le Miroir.
Et je T’aime,
Dans les nuages de Tes Mystères,
Et je lance sans ternir,
Les feuillets,
Apposés comme Le Sceau.
Et je T’aime,
Des sphères de nos nébuleuses,
Sans que s’achève La Rencontre,
Dans les strates de ce que Tu sèmes.
Viens en cette Terre défrichée
Affranchie des poids du monde
Alliance des Verbes qui tissent
Les Reliances de La Prophétie !
Et je T’aime,
Réalité du Rêve qui s’éveille.
Le Jus d’un sureau en la baie mûrie de L’Arbre, lors que Le Soleil se laisse surprendre en Lui-même. Poète, à Tes mains coule L’Aube vermeille. L’intensité pure substantielle a devancé, et dans le fusionnement a attiré Ton Appel, et L’Appel est intensité d’Être révélée de Ton Intensité.
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Quand tout est évidé,
Sans pensée,
Au silence de l’horloge,
Le salon de prescience,
Annonce L’Infinitude,
Joie d’apparaître,
Joie de disparaître,
Sans que rien ne vienne ni enraciner, ni briser
Le Temps,
De ce qui Est,
Éternité,
Exactitude de La Correspondance.
Le Poète entre en ce lieu privilégié de ce qui est L’Unité et L’Onde est perfection qui dévoile les effets. La Coupe est L’Être du Poète en l’harmonie du Son éclot en l’infinitude des mondes. Il dit ce qui est en Sa Contemplation active, alors Le Soleil-Essence s’unit avec La Lune-Essence et Le Silence est Verbe.
Le seul instant,
L’Un,
Comme il n’en est aucun autre.
La Présence,
Comme il n’en est aucune autre.
Peinture de Filippo Palizzi (1818-1898)
Peinture de Michal Lukasiewicz
Quand les affres de la mort auront raison de ta raison, quand le monde te semblera aussi léger qu’un grain de poussière, quand le souffle viendra comme le dernier rayon rayonner jusqu’à ton cœur, et que toutes tes résolutions auront soudain peu d’importance, que la seule main désirée, la seule de ton espoir, l’amour aura germé au sein de ta souffrance, les brûlures de ton corps, quand la veine ne saura retenir les gouttes perlées au rubis de ton âme, quand l’amour aura ancré l’infini, que les tortures de ta présence fuiront l’épouvante de l’absence, quand les ustensiles auront charrié l’inutilité des torrents de tes dérives, quand les larmes auront raison de l’océan fracassant sur les rives de l’inconcevable, que viendra l’heure du désert de tes prières, inconsolable, dans les arides terres, je serai là, et je te dirai, avec mon corps, mon âme, je suis là, lumière dans ta nuit, je dirai, je suis là, et ma main sera éternelle, et le couloir sera moins sombre et je te dirai, n’oublie pas, n’oublie jamais la voix de Ton Amour, La Seule, inextinguible, constante, fidèle, unie à ton souffle, à ton corps, à L’Aimé. Souviens-toi… Mes yeux.