
Le souvenir pourrait bien être un oubli, tout comme l’oubli pourrait bien être un souvenir. Mais trop de composition tue le naturel, nous dit un homme rencontré sur le chemin. Il faut du temps pour que la décomposition devienne Floraison. L’âme s’emploie à tremper dans les eaux tumultueuses, la douceur de l’être. Amour ! L’âme plonge dans les arcanes profondes et ne donne plus de nom ; il n’est plus aucun Nom au centre qui voit en cercle l’horizon ; Zénith tremblant d’une verticale effacée et le souvenir bascule en l’oubli, et l’oubli devient souvenir. L’émotion est au comble de sa suspension, le toucher fin d’une grâce, le cœur retenu en une apnée. C’est là que je Te trouve. C’est là que frémit l’infroissable, effet imperceptible du Visiteur. C’est là que l’on marche sur la pointe des pieds, Ô sol léger, léger, si léger. Avant le tourbillon des mots, les lettres tel un cyclone. Le corps devient les mots, les mots deviennent le corps. Les images s’amoncellent pour s’aplatir, tandis que ces images nous apprennent le regard de L’Unité.