Peuple de l’Aube

Le cri profond d’une nuée,
Vêtu des peaux de bêtes,
Quand le cor triomphe,
Au cœur de la constance,
Cri de Joie sur les glaciers,
Et d’un froid frémissement,
Le corps devient le leitmotiv,
Martelant les rives de Ton Chant,
J’entends bruisser le vent.
L’haleine au matin du givre.
Te voir venir, Ô Héros, te voir,
Sans peur et sans hâte,
Te voir venir, Ô Héros, te voir,
C’est par toi, que le regard s’évanouit
Et que les légendes surgissent,
Chevelure des neiges écorchées,
C’est par toi qu’est rétablie la mémoire,
Jaillissant des lacs éveillés,
C’est par toi que l’on connaît,
Les récits d’une Montagne,
Fondue aux larmes bleues,
Ceignant l’imaginal, rêve des preux.
C’est par toi, des tréfonds d’une mer,
C’est par toi que la voix s’élève.
Te voir venir, Ô Héros, te voir,
Imperturbable au sort,
Ton navire glissant sur les flots d’une aurore,
Brandissant l’oriflamme de la Victoire,
Les yeux acérés par l’unique Retour,
Savamment descendus du Ciel rapproché.
J’entends les fonds marins,
Illuminés par ta lumière,
J’entends le glissement ivre,
Sur le flanc de tes frères,
Hommes, fidèles compagnons.
Le sommeil ne saurait te toucher,
Ce cœur devenu ton glaive,
La main devenue ton verbe,
L’aube devenue ton peuple.

L’Insondable

Puissance d’une pulsation,
Unique vibration d’un cœur,
Aux flammes du tambourin,
Vos mains qui scandent,
Le rythme d’un noble chroniqueur,
Sur la peau tendue, au diapason !
Fjords lointains de ton embarcation,
Il vient au rubis du souffle,
Et à la fonte des glaciers solitaires,
Quand le vent voyage jusqu’aux confins,
L’ours brandit sa blancheur solaire.
Entends-tu les étoiles descendues,
Par la cordée de notre enlacement ?
Le soleil plonge si profond dans la Terre,
Qu’en profusion, le lac légendaire
Fait jaillir la voix venue de Ton Appel.
Peuple des mondes parallèles,
S’ouvrent pour vous un chant séculaire.
Le cœur enseveli voit venir ses frères.
Unanime est le vœu de nos semailles
Tandis que s’étend l’horizon,
Au Dôme de la mémoire de vos pères,
Il ressurgit les battements d’une prière,
N’est-ce pas, Ô Álfheim, virile oraison ?
Des univers qui font de Toi, le Retour,
Mais comme sont nobles vos retrouvailles !
Un jour, nous écouterons les récits,
Qui firent de vous une Nation,
Nous apprendrons de vos lèvres,
Les vérités de naguère,
L’unité d’une chevalerie solidaire.
Chantez depuis les terres lointaines, chantez !
J’entends vos pas, mes frères, j’entends,
Dressée dans la nuit boréale,
Depuis le Nord, l’Etoile a parlé.
Dans le ciel de votre montagne,
J’entends vos pas, mes frères, j’entends.
Armés du bouclier phénoménal,
Partout, vous allez et partout vous voyez.
L’insondable, telle est votre armure,
Telle est aussi votre glorieuse Assemblée.