Il était une fois (suite)

Peinture d’Antonio Zanchi, Enéé sauvant son père

Chaque saison délivre son propre charme, et l’on ne saurait véritablement exprimer quand et où cela a commencé, la pupille s’élargissant devant une vision perpétuelle. Jamais nous ne nous lassons, puisque le moment n’a jamais de fin, ni ne présente même la moindre rupture, mais cet instant n’a pas non plus de commencement. Il est spontané, purement et simplement. Ce qui s’écoule, à travers les séquences est une brièveté de manifestation, l’incursion dans un interstice d’une vocabilité, d’ailleurs, de primauté assez rare. L’on ne voit pas uniquement ce qui est visible, mais des mondes et des mondes cachés, qui se montrent et se parlent. Laissez palpiter en vous cet univers, vivez-le avec les poumons cellulaires de la conscience. Vous lui parlez et il vous parle. Durant des temps immémoriaux, le dialogue est une Rencontre perpétuelle. Il s’agit d’un entretien intime qui élabore le désir de La Rencontre.

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Pour un songe de Toi

Résultat de recherche d'images pour "осенний пейзаж нестеров""Peinture de Mikhail Nesterov (1862-1942)

Pour un songe de Toi, en cet instant inconnu,
Dépassant le ciel ; et même la lune et le soleil,
Jamais ne sont réduits en nos mains toujours nues,
Pour la fulgurance de notre éternel Éveil,

Et l’instant survenu dans les brisures sauvages
Lors que l’océan voguait éperdu de Toi,
Miroir dont le cœur ne craint ni bourrasque ni orage,
Ni éphémère, ni même Éternité de Toi ;

Pour un songe éveillé, le corps va au-delà
Des poussières envolées, semence après semence,
Pour le seul moment surpris comme à l’insu du Roi ;

Quand jour après jour, depuis L’Aube de notre Alliance,
Tu me donnas la vision claire et me délivras
Des ignorances séculières. Je ne le regrette pas.

Le petit semainier

"Les fruits de la Terre" 1910 ~  Edward Julius Detmold (1883-1957) Illustrateurs de livres victoriens

Jeudi

La Vie a bien parlé.
Je L’entends et lui réponds :
Le cœur a ses beautés
De transparences hébétées.

Vendredi

J’ai vu la montagne transpirer,
L’haleine d’une terre magnifiée,
Gorgée de tout un été.
Soleil d’Amour et fidélité.

Samedi

Volute en cette matinée.
La Terre est juste Amour.
Elle enfante l’Ambre, la Cornaline
Le Musc et même la Serpentine…

L’Île verte (7)

Redwood Rhododendrens© Steve Schwindtpic.twitter.com/FVJzoCjyCv

J’ai fait ce rêve étrange : au-delà du cours d’eau,
Il y avait une multitude d’images mouvantes.
Chacune se heurtait et sans pouvoir dire mots,
Se regardait comme prisonnières d’une épouvante.

Je restais là longtemps à voir leur infinitude
Se perdre dans les méandres et s’engloutir.
Quel est donc ce monde qui s’éprouve de solitude ?
Je repris la marche et soudain les images de gémir.

Me fallait-il rebrousser chemin ? Avais-je le choix ?
Alors, du pays d’où je venais, je ramenais la certitude,
Traversais le Pont avec ces mains pleine de Toi.

L’Île s’épanouissait de Soleil et puis de Lune.
L’Au-delà est un Cœur que le Silence convie ;
D’une pluie d’étoiles, c’est toute la nuit qui resplendit.


Le Barde s’offre au Silence qui de puissance, donne à la plénitude, et de courir les ondes au matin, lors que le cœur n’a plus besoin de rien. Fallait-il tout ce temps pour marcher sur les allées et regarder sans que Le Souffle ne rompt L’Harmonie ? De fidélité, L’Île verte m’enseigne à laisser s’écouler L’Eau depuis L’Éternité. C’est de Lumière que La Terre enfin s’enfante, et L’Esprit de ne jamais s’effrayer, ni de se heurter, tandis que L’Âme en Lui-seul se reconnaît, et de S’aimer…

L’Île verte (6)

(...) Mas a saudade é isto mesmo; é o passar e repassar das memórias antigas.  — Machado De Assis, no livro Dom Casmurro.Peinture de Johann Heinrich Füssli (1741-1825)

Lors que bouillonnent et crépitent les flammes infernales,
Que les longs cris effarent L’Enfant qui vogue sur L’Eau,
Tandis que Le Cygne le surprend en son sanglot,
La voix résonne douce et apaise l’effroi abyssal.

Ne crains donc rien, ceci est bien l’étroit passage,
Lors qu’en La Veine jugulaire, Le Souffle s’unifie,
Ton cœur reçoit les secousses les plus sauvages,
Âpreté dans les profondes arcanes de ta nuit.

L’Enfant ne pense pas à son état, il en sort.
Je sais, d’aucuns répugnent à connaître La Sagesse,
Mais d’autres, sont sans doute comme aspirés par L’Essor.

Qui sont-ils à rejoindre ce qui les hante sans cesse ?
Sur L’Île verte, un Lieu réservé aux amoureux,
Consigne sur les pages, l’histoire de ces êtres fougueux.

L’Île verte (4)

Le Prince Lointain: Julius Kronberg (1850-1921), Vestale - 1918

Peinture de Julius Kronberg (1850-1921)

En marchant sur la grève, le vent de l’Espérance
Bouscule tous les rêves, tandis qu’au dessus, passant,
La mouette franchit libre en cette soudaine fulgurance,
Le cœur d’un enfant surpris qui la suit souriant.

Fragrance de L’Été léger qui joue et l’appelle ;
N’est-ce pas enfin, venu de loin, le doux Zéphyr ?
D’extase, volubiles danses, voici les hirondelles.
J’en sais voir leur ardent et frémissant désir.

Bientôt, nous marchons en cette Île enchanteresse,
Lors que de L’Écho, nous retrouvons le chemin ;
Est-il un autre but, un tout autre Destin ?

Je n’ai jamais su voir une autre poigne maîtresse :
Celle de L’Amant et en Lui, rien n’est un Adieu,
Mais soupir d’Amour, lors que nous envoûtent les Cieux.


Le Barde suit l’ininterrompu et se remémore : Il y a bien longtemps, L’Île verte nous apparut en songe, lors que les écumes douces flottaient sur la plage et quelques rochers alentours, L’Archange vint nous extraire du monde visible et nous fit survoler ce Lieu de La Virginale Naissance. La Verdure nous saisit en Sa Vêture profonde et depuis, nous restons souvent à survoler les étendues qui nous parlent encore et encore d’un monde surgit depuis les Ailes d’un Archange. La Beauté est tel un léger frémissement au feuillage imperceptible de ruissellement et de luminescence, tandis que L’Âme reçoit inlassablement, et les yeux épousent L’Amour insondable né au Jardin du cœur, sans que Rien ne soit prémédité. De là, l’épopée se déploya, et La Vie est à La Mort le juste revers d’un Songe Éveillé.

 

Se lit aussi sur Noblesse et Art de l’écu

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