Allégorie du Jardin de L’Âme (32)

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-La Muse-

Dans les jardins d’Enna, l’on joue avec insouciance et de grâce, l’on convie aux jardins qui peuvent mener à l’oubli. Pourtant, il n’en est rien lors que le suc des végétations resplendissantes de ce pays, celui de tous les âges, jaillit telle une grappe vermeille ; il est de coutume de faire un gage. Il en revient toujours à la Muse la primauté, cet hymne, premier vers de nos louanges, car en Elle, se drapent les rougeurs de l’automne, et sa coupe est intarissable de splendeur virginale. Le flux enchante les grains du raisin mûri au soleil de son âme. Parfois, nous la surprenons hébétée par les rivages inexplorés. C’est ainsi qu’elle survole tous les vergers, et veille sur toutes les perles ensemencées. Probablement, les dernières fleurs sont protégées par l’haleine chaude des vents méridionaux. Elle les suit avec la légèreté des formes éthérées, et s’assure que les germes des saisons nouvelles soient bien enfouies dans la terre du Milieu. Bien plus à l’est, notre Muse est étreinte par le rubis flamboyant du cœur de L’Amant, celui qui au vent lance sempiternellement sa détresse, car Il aime. Il aime une fille qui par sa beauté a ravi et enflammé son cœur du désir ardent des sept orientations. La Muse s’élance vers lui et souffle les myriades bleues du rappel au ciel, ce subit embrasement d’un Vin nouveau. Ne soyez pas abusés par l’éloquence du nectar puisque son origine est de source divine, et la coupe sertie de grappes délicieusement parfumées d’encens, en volutes s’agrippe au manteau du blessé d’Amour. La Muse l’enlace mais ne saurait le consoler. Sa Bien-Aimée l’attend sur l’autre rive et lui de gémir. Pour un soupir d’Elle, il cueille par brassée les fleurs de l’antique demeure, au risque de choir et de perdre son bonheur. Les ailes de L’Archange se munissent du Souffle Divin, mais La Belle est au Silence, la douleur plaintive quand L’Aube vient. Sur la cime, Le Soleil empourpre les nuages et, délicatement, ravit les mains de L’Épousée. Alors, de glorifier les chants mystiques et de rejoindre les effets de l’absence. La Beauté s’évanouit, non loin de L’Amant.

Je vous conterai plus tard ce que fit La Muse. Il faut mesurer les secrets salvateurs et guérir toutes les blessures, car il n’est de remède à l’âme qu’en cette contrée dans laquelle je désire ardemment vous mener. Ne pleurez aucune larme si ce n’est celles de la sincérité et veuillez vous armer de patience… Le voyage ne fait que commencer.

Dimanche

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Il est une histoire* qui me subjugue toujours,
Comme le sont certaines qui nous parlent longtemps :
Un pèlerin suivit un scorpion, qui dans les dédales,
Sauva un enfant des morsures d’un serpent.

 

 


Dhû-l-nûn Al-Misri était originaire du sud de l’Egypte. Un jour, alors qu’il se rendait sur le bord du Nil pour y laver ses vêtements, il aperçut du coin de l’œil un grand scorpion qui se dirigeait vers la berge.

Il vit que le scorpion s’arrêta au bord de l’eau comme s’il attendait quelque chose. C’est alors qu’un crapaud sortit de l’eau et se rapprocha du scorpion. Le scorpion grimpa sur le dos du crapaud qui le transporta ainsi à travers le fleuve, sous le regard étonné de Dhû-l-nûn, qui comprit alors qu’une chose surprenante se passait. Il plongea lui aussi dans l’eau pour suivre ce scorpion et ce crapaud qui se dirigeaient vers l’autre bord du fleuve, le scorpion, toujours embarqué sur le dos du crapaud.

Arrivé au bord du rivage, le scorpion descendit et se dirigea promptement dans une direction donnée, comme s’il avait une chose importante à accomplir. Dhû-l-nûn suivit le scorpion. De ce coté-ci du fleuve, il pu observer de très beaux arbres verts et des herbes souples et tendres ainsi que des fleurs multicolores plaisantes au regard. Il suivit ainsi le scorpion jusqu’à arriver à un arbre sous l’ombre duquel dormait un jeune homme. Ce jeune homme tenait dans sa main une bouteille d’alcool presque vide. Le scorpion s’approcha du jeune homme. Dhû-l-nûn, inquiet, s’étonnait de voir comment ce scorpion était venu de l’autre bord de la rive jusqu’ici dans le but de piquer ce garçon.

Mais à ce moment précis, une vipère imposante sortit des branches de l’arbre pour se diriger vers le jeune homme. Dhû-l-nûn observait ce qui allait se passer en essayant de trouver un bâton qu’il pourrait utiliser pour tuer la vipère et le scorpion, et défendre ainsi ce jeune homme du danger qui le guettait.

Mais à la grande surprise de Dhû-l-nûn, le scorpion sauta à la tête de la vipère et la piqua. Elle en tomba raide morte. Il repartit ensuite en direction du bord de l’eau, grimpa sur le dos du crapaud qui l’attendait, puis ils repartirent ensemble vers l’autre bord du fleuve.

Tiré de La vie merveilleuse de Dhû-l-nûn l’Egyptien, Ibn Arabi. (éditions Islam/Sindbad)

Juillet

Gustav Klimt I Felice Casorati I 1902Peinture de Felice Casorati (1883-1963)

Des nuits d’étoiles éclairées de Lune solitaire,
Quand Le Soleil frôle l’évanescente prunelle,
Songe d’été qu’inspirent sans doute les grands Mystères ;
Au loin, le ciel n’ose s’étourdir de L’Éternel.

Jusqu’au soupir des vertes et luxuriantes bruyères,
L’herbe des champs effleure l’or des rayons purs,
Tandis que le tambour d’un promeneur de Lumière,
Danse sans mesure avec les fleurs du noble Azur.

L’effervescence des moineaux sur la colline,
Te convie à l’ombre d’un Arbre et de t’endormir
En la présence douce et de saveur divine.

Juillet est la lenteur étrange ; croit-on mourir
A l’orée du bois lors que Le Souffle s’embrase,
Puis qu’aux paupières de Ton Cœur fleurit notre Extase ?

 

Se lit aussi sur Noblesse et Art de l’écu

District de Maryina Roshcha (Russie)