L’homme véritable

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Des champs dévastés de ce pays de cocagne,
Quand de l’égoïsme, il n’est aucune guérison,
A peine le leurre devient une factice déraison,
La plupart des gens ont peur de quitter leur bagne,

Ces sombres chimères que l’on survole avec peine,
Eclairé par les preux pèlerins aguerris ;
Nous butinons à la ruche d’où un miel jaillit,
Dont la mémoire subtile trace ses volutes pérennes,

D’avoir libéré de l’espace à notre être,
Voici que le long sentier devient transparent,
Et nous répétons des heures, inlassablement.

Au Silence secret, un lieu nous a fait naître ;
Il a libéré notre âme du rêve de l’ego.
Comment dire ? Nous le comprendrons tous très bientôt !

***

Il est bien vain de cueillir en cet ici-bas ;
Plus l’espace est restreint et plus l’âme cumule :
Des objets, des événements, sans scrupule ;
Cela est tout au plus d’insignifiants gravats.

L’homme qui fait le don de son moi avant la mort,
Est celui qui s’extrait du rêve tentacule,
Des néfastes et impondérés conciliabules,
Allant toujours avec ceux qui se remémorent.

Telle est sa mission : semer en cette vie des graines,
Pour qui sait entendre, voir et se souvenir.
Cet homme a dépassé toutes aspirations vaines,

A tous ces nœuds gémissants qui s’entrelacent,
Il voit sans sourciller l’âpreté des désirs
D’un enfer qui clame : J’en veux encor ! Qui trépasse ?

Deux Voies

.

La plupart du temps, les hommes sont des disputeurs ;
Ils se laissent volontiers dominés en eux-mêmes,
Sans savoir qu’il s’agit, en fait, d’usurpateurs.
Ces parasites corrompent tout leur système,

Les enfermant dans une sombre nébuleuse,
Engendrant le chaos, la subtile confusion.
Ainsi, les hommes deviennent la proie malheureuse,
De leurs excès et même de toutes leurs projections.

L’on me dira : Comment résoudre ce problème ?
Deux Voies sont possibles : une constante introspection,
Reliée, quoi que l’on dise, au Principe suprême ;

Et une Voie, qui dépend d’une noble inclination,
Mais surtout d’une Grâce incontestée, d’une foudre
D’Amour, qui vient tout brûler, et puis tout absoudre.

Le Souffle Vital

Le « je » n’avait pas de déclinaison. Le monde était uni dans son plus grand ébahissement. Nous ne fuyions pas à ce moment, puisque tout était en sa nature primordiale. Les mots ont une grande importance en ce qu’ils révèlent. Les mots étaient images, et les images étaient des mots. Comme pouvait-il y avoir de séparation ? La vie était les mots et les mots étaient la vie. Le palpable rejoignait l’impalpable et l’impalpable rejoignait le palpable. Le corps était langage et s’inscrivait dans le langage, tandis que le corps était l’image et l’image était le symbole. Le Récit était l’image et l’image était le Langage. Le Langage était Essence et L’Essence était L’Origine. Le Corps devenait L’Origine et L’Origine devenait Lecture. Les uns s’entremêlaient aux autres et les autres fusionnaient avec les uns. Le Souffle était mouvement et Le Mouvement était L’Apnée. A l’intérieur était La Pulpe et à l’intérieur de La Pulpe était La Vision. En La Vision de L’Intériorité était La Vision du Retournement et à l’Intérieur était l’Extérieur et L’Extérieur était L’Intérieur. Le Ciel était en bas et La Terre était au Ciel. Les Pôles s’étaient inversés et La Vision s’ouvrait au Regard. Il fut un temps de Chaos, mais le Chaos était un Magma. Du Magma jaillissaient les mots et des mots jaillissaient le sens. Quand La Question se formulait le détachement était puissant.

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Apprendre, c’est Le souvenir (AL DHIKR)

Peinture de Sir William Orpen (1878-1931)

Il m’appela bien avant que je ne L’appelle, pressant, constant, patient mais ferme. Il venait se poser partout là où j’allais et je lui demandais : où puis-je donc aller ? Il venait les matins, alors que tout le monde dormait, et Il venait le soir, mais, ne venait-Il pas aussi au cours de la journée sans crier gare ? Il venait quand je ne L’attendais pas, et Il venait quand je Le cherchais. Parfois, Il me donnait un nom, parfois, Il venait sans m’avertir, tel un voleur. Il me prenait la vie mais Il me la rendait toute entière. Je dansais seule sur les chemins et lui parlais inlassablement. Cette plénitude ne s’invente pas ; elle est au bord des routes, elle est dans le cœur qui parle et tout devient votre corps et tout devient un seul regard. J’avais trouvé ce qui ne saurait être nommé et tout le labeur n’avait plus même de sens, car, tout venait jusqu’à moi sans que je ne Le cherche, sans même que je ne lève une seule fois la main. La vague m’inondait de son riche limon et je buvais et mangeais L’Esprit, cette Manne et ces Cailles, et je nourrissais ma terre et je devenais elle. Qui peut saisir cette merveille quand tout valse et que tout vous porte sans que vos pas ne soient autres qu’un simple effleurement sur le sol ? Vous avez tout quitté, mais tout revient, comme si le vent était un secret amant et que la vie était la seule personne qui soit. J’appris à voir.

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Nuit Bénite

La nuit de Noël a toujours été compénétrée d’une intensité peu égalée.
Nuit solaire, nuit de la nuit.

Quand j’étais enfant, j’éprouvais une grande émotion, parce qu’il me semblait que la nuit s’étendait lointainement, dans un autre monde, et je me voyais visiter cet endroit précieux dans une sorte de vêtement invisible. Personne ne me voyait traverser tout cet espace et rejoindre le palmier sous lequel s’était réfugiée la très pieuse et sainte Marie. Je la voyais enveloppée par les étoiles, par la lune et même par le soleil, celui-ci ceignant de radiance son corps de jeune femme. Dans la nuit étincelante de Lumière, dans la profondeur de l’enfantement, je m’accrochais aux mains tremblantes de la très pure Marie. Les larmes effusives de notre Amour tournoyaient dans le Ciel émerveillé.

Vous souvenez-vous de ces pieux Rois ? Ils avaient perçu, dans l’océan d’étoiles, une comète qui annonçait La Nouvelle. Ils firent Le long Périple de leur âme, se retrouvèrent au cours de la traversée dans le Désert et arrivèrent ensemble jusqu’au Roi sublime. Ils étaient dans la ferveur de La Reconnaissance. Le premier Mage offrit à L’Enfant-Esprit, l’or et fit une Révérence, inclination devant l’attribut Royal ; le second Mage offrit l’encens, symbolique des mondes éthériques et des mystères du Rite, puis salua en Lui, le Prêtre ; enfin le troisième lui offrit la myrrhe ou le Bouclier d’incorruptibilité et le salua comme Prophète ou Maître spirituel de la Guidance par excellence. Ces trois Mages sont eux-mêmes la Représentation des trois mondes : Cops-Arche-Esprit. Ne sont-ils pas ainsi, la manifestation universelle, en cette Triade, dont Le Principe triangulaire, donne à L’Unicité absolue ? Hauteur effusive du Signe fervent et de La Reliance actualisée du Corps de L’Homme. Tradition synthétisante de La Munificence de L’Homme, Ô Fils de L’Homme ! En L’action Mariale de Sainteté au sein de La Terre virginale de L’Epousée, Réalité-Une de La Religion Primordiale, précurseur de La Délivrance.

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Genèse poétique

Réverbérations insolites,
Laisse monter mon cœur !
Aux singulières sentences,
Quand l’âme est à s’élever,
Le siècle se tord de douleur,
Comme estampillé de ferveur,
At-Tayr طائِر  suit l’horizon,
Subrepticement en singularité,
Nacre opulente de Proximité
Ne surprend ni fièvre ni torpeur.
Un jour s’évade des seuils essaimés,
Mais le labyrinthe n’est pas un piège,
Encore faut-il pouvoir le comprendre.
Le damier et les notes indifférentes
Voient la corruption ornementer,
Les nombres qui règnent insubstanciés.
Aujourd’hui, ne te plains pas de ton sort,
Cette pièce, je l’ai trouvée quand tu dormais ;
A ces secrets le Poète s’adonne tout entier,
Depuis la plume des insensés,
Rimbaud et Mallarmé,
A boire en filigrane Le Mystère,
J’avais neuf ans et je t’en sais gré.

L’Echo avait cet âge, le rêve éveillé, et l’on vint te chercher pour t’y plonger. Aucun de ces mots ne sont une composition, mais diffusion et en cette architecture, plume incisive du regard, émerveillé, le Silence est L’Onde, Arborescence, quand le Poète frémit par la muse amusée, Le Poète vibre au Son de La Lyre, et Elle de s’exprimer en chaque résonance, Elle de donner le Viatique et ouvrir à TAYR, طائِر Envol des Lettres éthériques, lettre de La Guidée.

Immersion (3)

amospoe:  ““A wed wose. How womantic.” – Lili Von Shtupp, “Blazing Saddles” ”

Warda, en ce Rosaire, les perles défilent,
Du savamment aimer,
La conscience conscientise,
Dans le formulé, L’Informulé,
Puisque au Zénith disparaissent les ombres,
Lors que fusent les soifs inextinguibles,
Dans L’Immersion de l’abandon,
Lui ne t’abandonne pas,
Au Vol éthéré de ton Corps entier,
Les larmes du feu alchimique, 
Donnent au Cœur Son Secret,
Et des battements successifs, 
Les secousses renforcent tes perceptions,
Alors, au miracle intelligible,
Il palpite et te révèle à la danse des lettres,
Dans les profondeurs des mots insondables,
Les lettres se détachent et font avec L’essence, La Cordée,
Immersion en latence qui n’est plus inconscience,
Mais Secret du Jeu entre Le Secret.


Warda à La Roseraie Mystique est Liturgie matricielle des transformations alchimiques du Verbe en monde suscité dans Le Kun Fa Ya Kun des signifiances occultes, Jeu en Langue des Révélations et non celle des consonances restrictives de la matière rendue inerte par les solidifications de la linéarité mentale, insondable par la raison, mais écho dans le cœur angélique des vibrations Malakutiya, quand rien n’est séparé, La Vie est Le Jeu décrypté, et Le Traducteur convertit chaque mot en un monde de Lumière. Alors Le Verbe est Chair. Wird, Souffle puissant en La Connexion du Réel, Roseraie des pulsations cosmiques en Quintessence du goût et du sens. La Phraséologie a été révélée dans les contritions dilatatoires du Four alchimique, ATa-Nour, Athanor, Offrant Les Lumières d’une Sagesse enfouie. L’Oiseau a décrété les effets de La Liturgie et de L’Être en L’Origine de Sa Descente et de Son Ascension. La trigonométrie des réalités spatio-temporelles.

Ô Barde !

Lao Zi (chevauchant le buffle)

Ô Barde ! Tu as saisi la pure flamme du Flambeau,
La nuit encre de Ton Âme, épousant Le Silence.
Des marches infernales, retrouvant les maîtres mots,
Tu as percé le secret, goût de La Présence.

Depuis combien de Temps Ton Âme près des gisants
Dans les tourbillons de l’histoire et Ta Parole
Ont voyagé, puis des flots, sans attachement
Tu as avancé avec pour seule boussole

Ton cœur transi des nuits ; comment les ignorer,
Dans les affres des opacités qu’un monde dédaigne ?
Comme la percée devient le transfuge hébété,

Des fleuves veineux qu’irrigue le vin qui saigne,
Dans les cris de l’épouvante, lors que le soleil,
Brise les parois ! Folie mûre d’un raisin vermeil.

Chant de L’Étang

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Ecrit le vendredi 8 décembre 2017

Ce sont les écumeuses vagues du Nord qui lissent le cœur de l’insondable.
Les mots ont cette résonnance que le cœur surprend sans savoir pourquoi.
Depuis toujours, l’océan appelle les abysses de L’Âme et se veulent réjouissances,
Lors que les éclats de leur froidure sont les cimes bouillonnantes de souvenance.

N’attends pas que l’on te comprenne,
Oh ! n’attend pas, toi les broussailles extrêmes !
N’attends pas que l’on marche avec toi,
Oh ! n’attends pas, toi L’Amour de L’Amour !
Des pas qui se surprennent aux alentours,
Oh ! n’attends pas que cet étrange Discours,
Soit autre que Ton intime désir qui pénètre le silence !
Des Cieux de Ton Ivresse est La Joie du Retour !

Rougissante des flammes de L’Âtre,
Tes joues de pudeur savourent
L’onctuosité de ton rêve.

Ils ont ri ces oiseaux par milliers dans le ciel,
Des fièvres des étapes du Périple et de La Ténacité de leurs Ailes.
Sur les plaines enneigées, tes pas sont à creuser les silences.
Douceur d’un vent qui murmure : n’aie donc plus peur.
C’est le cœur qui tressaute de cette intensité.
L’Alchimie est le four secret de tes seules attentes.
Pose en cette délicatesse tous les bagages.
Ici commence La Journée qui ne jamais finit,
Lors que Le Pétrissage est en Son Souffle encore à te parler.

Tourne le feuillet, et vois comme L’Encre de tes cents rivages
Trace les ourlets de La Féminité.
Des impétueuses vagues, voici aussi le preux chevalier.
Il est en son âme vaillante à te donner La Renaissance.

Ce n’est plus toi qui va vers Lui,
Mais Lui de Sa Constance.
L’as-tu remarqué ?

Tous ces oiseaux sont autant de vagues que L’Océan de ton être.
Chacun est à faire Le Récit de ton acuité.
Transperçant est Le Silence du Verbe,
Marche droit et ne t’arrête jamais !

Le secret est celui de la Patience de L’Occulté.
Ouvre les yeux et contemple !
Ton cœur est étreint par les mots déployés.
Reste bien droit, L’Ami !
Ne respire plus et laisse venir !
D’avoir été en ce Silence, Le Silence est à revenir.

N’attends pas que l’on te comprenne,
Oh ! n’attends pas, toi le Pont des deux Mondes !
N’attends pas que les brumes se dissipent.
Il est un étang qui aime le Voyage et La Fleur s’élance.
– Je suis toi de tes marécages, L’Offrande !
N’attends pas que tes appels soient entendus
Par l’inertie d’un monde, Oh ! n’attends pas !
Tu es à rappeler Les Réalités, lors que l’on s’inonde
De rêves embourbés et de putrides stagnations.