Le Souffle Vital

Le « je » n’avait pas de déclinaison. Le monde était uni dans son plus grand ébahissement. Nous ne fuyions pas à ce moment, puisque tout était en sa nature primordiale. Les mots ont une grande importance en ce qu’ils révèlent. Les mots étaient images, et les images étaient des mots. Comme pouvait-il y avoir de séparation ? La vie était les mots et les mots étaient la vie. Le palpable rejoignait l’impalpable et l’impalpable rejoignait le palpable. Le corps était langage et s’inscrivait dans le langage, tandis que le corps était l’image et l’image était le symbole. Le Récit était l’image et l’image était le Langage. Le Langage était Essence et L’Essence était L’Origine. Le Corps devenait L’Origine et L’Origine devenait Lecture. Les uns s’entremêlaient aux autres et les autres fusionnaient avec les uns. Le Souffle était mouvement et Le Mouvement était L’Apnée. A l’intérieur était La Pulpe et à l’intérieur de La Pulpe était La Vision. En La Vision de L’Intériorité était La Vision du Retournement et à l’Intérieur était l’Extérieur et L’Extérieur était L’Intérieur. Le Ciel était en bas et La Terre était au Ciel. Les Pôles s’étaient inversés et La Vision s’ouvrait au Regard. Il fut un temps de Chaos, mais le Chaos était un Magma. Du Magma jaillissaient les mots et des mots jaillissaient le sens. Quand La Question se formulait le détachement était puissant.

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Pèlerinage

L’Âme vibrante sur Terre et dans les Cieux s’enchante
Du goût des lierres, pendus au mur, au creux du Temps,
Si vive et si légère parmi les herbes qui hantent
Le chemin, quand subrepticement naît l’instant.

La vie est un pèlerinage qui, semblable au voyage,
Nous invite en un lieu où séjournent les Amis de Dieu,
Et de leur longue veillée est un témoignage
Que respectent tous ceux qui font allégeance aux Cieux.

Heureux ceux qui demeurent fidèles à L’Origine,
Et du Sceau de leurs écritures avivent nos cœurs !
Heureux sont les Anges dont les ailes illuminent

Les descentes du Verbe glorieux et vainqueur !
De vivre mille défaites, un jour, l’Âme s’éveille,
Et du florilège d’une graine naissante s’émerveille.

Les Roses

Distraite du monde entier,
Cordelier, ceinture de notre cordée,
Je ne vois que Toi,
Dans les crépuscules d’un monde nouveau,
Le regard en Ton Azuré.
C’est un cœur qui danse,
L’Éternité qui joue avec La Voix,
Lyre que l’on boit sans hésiter,
En gorgée de L’Êtreté.
Qui est-il, cet univers né de notre Rencontre,
Lors que savamment, Tu tisses avec ce qui est relié,
Les fuseaux de Lumière qui nous ont confié,
La Silence et Le Voyage des occultés ?
Dans l’ambre des muscs et du cœur,
Oeuvre blanche de notre Amour,
Qu’importe que soufflent les vents éparpillés,
Il est un Zéphyr suave qui nous abreuve,
Des mots de L’Essence,
Le Beau des flux de Ta Constance,
Le Printemps a chanté,
Dans les roses de Ton Baiser.

Le Cœur se contracte et depuis La Fleur éclose, en bourgeon de myriades, La Citadelle où vint s’épancher une douce tourterelle, quand du second, au rythme et au diapason, l’Un diffuse son oraison. As-tu reconnu L’Arbre argenté qui se tenant droit t’a conté les chiffres en partition ? Les notes douces et affectueuses ont posé les notes sur chaque branche. Il s’est mis à se balancer, et les nombres ont évoqué le Voyage. Ils étaient six sur l’Arbre, puis tu as dit : le septième s’impose et le voilà à se poser. Puis, l’infinitude est une boucle en spirale, le huitième est arrivé sans tarder. Quand en ton secret, tu as mandé le neuvième qui est la parfaite complétude, alors, lui de se manifester en un tire-d’aile puis a rejoint ses compagnons. Versification d’une partition qui ne s’est point achevé et chaque note, tu as noté.

Clé aurorale

Peinture de Freydoon Rassouli

Tout commence dans le cœur qui bat comme étonné de battre ; tout commence dans le son matriciel d’une goutte de joie. J’ai palpé le sein de ma mère, touché le ventre de sa lune ronde et ouvert les yeux dans son océan d’amour, puis j’ai entendu son propre cœur et bu à l’eau de son être, lors que le suintement de sa chair me caressait du flot de sa chaleur. J’ai perçu les cymbales et le jeu du souffle dans les roseaux  de son étang puis me suis laissée au balancement de son délicat berceau. Je me souviens de la voix qui chantait dans les profondeurs de notre caverne et le ciel était la voûte d’une clé aurorale. J’ai uni mon cœur au son de son Amour et flotté dans la matrice de sa douceur. Mon âme a tressauté quand Il a insufflé dans mes poumons et au centre, la porte de mille étoiles vibrèrent comme dans une gigantesque cathédrale. Ce sont les flux qui jaillirent en ondes comme centrées depuis le début du monde. Était-ce donc le souvenir du rêve éclos ?

Petite causerie du nouvel An (2)

 Peinture de Mahmoud Farshchian

Celui qui a aimé, aime éternellement. Et celui qui a goûté à L’Amour, aime toujours. Celui qui connaît L’Ami, ne jamais L’oublie. Et Celui qui connaît Ses confidences, ne jamais s’absente de Lui. Telle est La Mémoire du Témoignage, et que celui qui n’a jamais aimé se taise. L’Amour est le doux clapotis du ruisseau qui rapporte les nouvelles de son effluve. L’Amour est le vent qui frémit aux arbres de Sa Poésie. Tout est Son Langage et de Lui me parviennent toujours les nouvelles de Lui. Il est mon Ami et je L’aime et Son Souvenir ravit mon cœur et Son Souvenir est La Joie de mes yeux. Et Son Souvenir est ma Vie. Tel est notre vœu d’Amour : n’oubliez-jamais votre Ami ! Laisser chanter en vous L’Amour ! Car Il est Présence ! Car Il est L’Amant, L’Âme en L’Âme, Il est L’Éternel qui nous donne à L’Éternel. Ici, ni peur, ni fuite, puisque Lui est en Son Vivant, La Seule Réalité du Vivant, et Lui qui s’unit à Lui, à la douceur du Vent gorgé de Caresse en Son frémissement. La Lumière est chaleur de Son Indicible et Telle est L’Harmonie. Ici, Tout commence et Rien ne finit. Ici Tout est Lui.

Allégorie du Jardin de L’Âme (20)

Image associéePeinture de Frederic Edwin Church (1826-1900)

-La Parole-

Aux froidures des nuits arborées, lors que la fièvre devient chair tremblante qui cherche à la fougère verdoyante, le lit précaire des vérités fragiles du mouvant, accrochées aux branches nues de l’arbre protecteur, corps qui se recroqueville, le voilà qui rejoint la Présence au creux du silence, en cet écrin mystérieux, lors que la chaleur le vêt d’humilité. Mais peut-être que c’est Elle qui le submerge et se nomme ? C’est au Souffle de la survie, lors que rien ne retient plus l’homme, rien qui ne l’accapare et le dévie de lui-même, que l’Ami, Soleil Vivant au Jardin de son âme, vient telle la flèche transpercer les opacités de sa nuit obscure par Le Rayon miraculeux. Alors, il ne parle plus. Il lit. Il est fidèle à ce dénuement qui lui apprend la simplicité. Il est en La Solitude accordée aux Justes en La Naissance du langage. Il devance sur les plans subtils, la conscience qui perce l’apparence. De telles perceptions s’accordent, en fugacité, pour certains. Pour d’autres, elles demeurent obscures. Telles sont les ténèbres. En ces abysses, l’étincelle brise toujours la nuit de L’Esprit. Mais peu deviennent à leur tour ce flambeau. La fulgurance est si vive et la plupart se rencontrent, en ce chemin de vie, tout en balbutiant. Ils ne se voient pas. Ils ne le peuvent. Ils sont emprisonnés dans leur rêve et croient en celui-ci. Il est une guidance qui est mélancolie permanente, irradiant chacun de nos souffles consentis, donnant à chacun, selon son intention. Une des caractéristiques les plus remarquées des pèlerins est la compassion. Ils vont et viennent à La Source et s’adressent avec une sorte d’audace, à L’Audient. Les paroles échangées au Saint du Secret, sont la réponse à l’Invitation, qui est aussi L’Accueil. Nul acte ni pensée qui ne sont Son Accord. Des harmonies en cette Réalité sont La Jetée en La Nudité de La pensée. Ni spéculation, ni anticipation en elle, quand même L’Invitation précède La Réponse, nous le savons.

D’avoir tourné le cœur au Soleil levant de L’Amour, celui-ci ne jamais décline ni ne meurt. Bien sûr, L’Épousée s’assoit et remarque que cette Assise est un Trône véritable, le sacerdoce légitime, La Reliance dont la compénétration donne à la concentration la force d’Action visionnaire. Son maintient vigilant lui donne à être Ici et là-bas, en ce Voyage perpétuel, Corolle exponentielle ouverte depuis La Contrée de L’Observance et c’est L’Amour d’une Rose qui lui vaut d’être, sans cesse à visiter, La Roseraie. Parfois, Celle-ci s’impose à elle. A ce moment plus rien ne subsiste à ses yeux exceptée la Fragrance capiteuse de La Présence, et parfois, c’est L’Épousée qui avance à pas mesurés en Ce Lieu de L’Âme, vibrations illocutoires qui lui donnent à la Parole cette mystérieuse éloquence : L’Aube est virginale de La Présence. Chaque mot devient gravitationnel et conséquentiel d’actes. La Parole est en La Parole et vibre du Calame qui perce les limbes et s’étend au Lotus de L’Audience. Cet ajustement aux réalités terrestres ne suppose aucune explication, lors que L’Echo est La Réponse de L’Âme en L’Âme. Et La Parole nous parle :

Il est dit que Celle-ci est une injonction impérative, brisant les nues et se suspendant en La Beauté unitive du Verbe de Lumière. Tout ce qui procède de L’Âme relie à L’Unité. Tout ce qui est Unité est Amour. Je suis cette Parole effusive qui ne jamais s’absente et dont les mots de Reliance sont l’insondable de Convergence. En la pointe acérée de ma Fidélité, je plonge au sein de L’Océan de L’Êtreté et là, je deviens plus proche que La veine jugulaire, en ce cœur unifié au pouls de Ton Humanité. Des évolutions successives, certains s’arrêtent et se crispent en la hâte qui passe, troublant la quiétude du Lac et n’ayant plus accès à ces virginités de L’Enfant né de La Seconde Naissance. Le miroir déforme les perceptions. Je n’ai de cesse d’épouser les paroles de Noé, lors qu’il tint en La Parole, les neuf cents et cinquante années du verbe de La Matrice. Est abscons ce qui s’éloigne du Cœur de L’Âme. Or, sais-tu ce qu’est Le Cœur ?  L’Assise que l’on doit protéger des deux Mains de L’Amour.

Image associéePeinture de Christian Schloe

 

Tous droits réservés© Océan sans rivage, Allégorie du Jardin de L’Âme

L’Alcôve

Ecrit Le 25 septembre 2014 

En ce siècle où l’oubli est roi, quand les luttes épuisent les hommes
Quand le ciel fuit à l’horizon, que tous vivent la contradiction
En ce siècle où la rose sombre dans l’artifice et les dogmes
En ce siècle quand le cœur puise dans les souffrances et les passions
En ce siècle des faux prophètes qui mélangent sagesses et dictons
Se trouve une Chambre secrète, alcôve pure, lieu d’adoration
Voûte nuptiale dans la délicatesse des voiles
C’est là que les pas légers se dirigent, effleurant le tapis Royal
C’est là que le Regard se porte quand le souffle devient Conscience
Il devient le point précis de chaque instant, cueillant le Firmament
Eurythmie en cette voix qui va à l’Unisson
Cherche debout l’accord du cœur, précieuse science
S’élève alors plus vite qu’une flèche atteignant sa cible
Une respiration devenue Lumière incandescente
Dans les Mystères de la Blancheur émanée, devenue magie puissante
La grâce volatile, fusionnement dans l’invisible
Extinction dans le soupir de la prestance
Nom Divin qui se cache dans le sanctuaire de la Magnificence
Et si retour il y a, le souvenir devient Echo de tous les parfums
Répète inlassablement le NOM, respire l’UN
Oublie tout, sauf l’Invitation, Appel de la Chambre secrète
Où règne L’Origine, Principe, Suprématie de l’Éloge Muette
Ô comme cette approche dans la nuit de la vie
Devient le Jour qui clame le Seul Bonheur Réel
Ô comme cette alcôve qui attend son Hôte essentiel
Étourdit l’âme qui pleure et désire le revoir, LUI.