Florescence

Il ruisselle le Cœur qui bat,
Il ruisselle du doux trépas,
Quand le monde s’en va,
Il reste la Beauté exquise,
D’un éon suspendu de joie.
Il ruisselle le soleil,
Dans les larmes de soie,
Miel témoin de nos emphases.
Il ruisselle jusqu’au bout des doigts,
La Florescence d’une Extase,
Célestielles membrures de nos pas,
Il s’épanche ce vent diapré,
De nos rires suaves aux sucs éthérés
Quand s’élève la Coupe de nos désirs,
Mariés à Vénus et l’Éros du Ciel alloué,
Conquise au front d’un Expir,
Reprenez la douceur de notre discours,
Puis goûtez d’Amour à l’unique Amour.

L’Île verte (4)

Le Prince Lointain: Julius Kronberg (1850-1921), Vestale - 1918

Peinture de Julius Kronberg (1850-1921)

En marchant sur la grève, le vent de l’Espérance
Bouscule tous les rêves, tandis qu’au dessus, passant,
La mouette franchit libre en cette soudaine fulgurance,
Le cœur d’un enfant surpris qui la suit souriant.

Fragrance de L’Été léger qui joue et l’appelle ;
N’est-ce pas enfin, venu de loin, le doux Zéphyr ?
D’extase, volubiles danses, voici les hirondelles.
J’en sais voir leur ardent et frémissant désir.

Bientôt, nous marchons en cette Île enchanteresse,
Lors que de L’Écho, nous retrouvons le chemin ;
Est-il un autre but, un tout autre Destin ?

Je n’ai jamais su voir une autre poigne maîtresse :
Celle de L’Amant et en Lui, rien n’est un Adieu,
Mais soupir d’Amour, lors que nous envoûtent les Cieux.


Le Barde suit l’ininterrompu et se remémore : Il y a bien longtemps, L’Île verte nous apparut en songe, lors que les écumes douces flottaient sur la plage et quelques rochers alentours, L’Archange vint nous extraire du monde visible et nous fit survoler ce Lieu de La Virginale Naissance. La Verdure nous saisit en Sa Vêture profonde et depuis, nous restons souvent à survoler les étendues qui nous parlent encore et encore d’un monde surgit depuis les Ailes d’un Archange. La Beauté est tel un léger frémissement au feuillage imperceptible de ruissellement et de luminescence, tandis que L’Âme reçoit inlassablement, et les yeux épousent L’Amour insondable né au Jardin du cœur, sans que Rien ne soit prémédité. De là, l’épopée se déploya, et La Vie est à La Mort le juste revers d’un Songe Éveillé.

 

Se lit aussi sur Noblesse et Art de l’écu

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Le Sort

Résultat de recherche d'images pour "tristan et iseult"John William Waterhouse (1849-1917)

Quelles sont ces douloureuses fièvres qui nous séparent
Lors qu’indéfectibles, tu le sais, sont nos liens ?
Qui de nous deux en la houle titube et s’égare ?
Jetons les amarres, ou bien qu’il ne soit plus rien !

Telles sont les larmes effusives de nos brises marines ;
Des Cieux impétueux, j’entends cet appel encor.
Mille flèches atteignent de douleur ma poitrine.
De toutes parts, l’on semble vouloir nous jeter un sort.

Des nœuds semblent inextricables jusqu’au fond des cales,
Lors que cent rivages ploient de nos renoncements…
Sont-ce fragrances d’une secrète île tropicale ?

Combien de fois, ai-je désiré fuir mon Amant,
M’enfoncer dans les forêts de mes nuits, ma Terre,
Devenir simplement un ermite solitaire.


Quel est cet esclavage que nul ne supporte si ce n’est en ce Filtre d’Amour, et comme la raison fuit épouvantée devant les affres de cette folie, tandis que Le Cœur supplie : ne me donne à aucune vie si ce n’est en elle, car toute autre chose est une prison à mon être. Chante, chante, Ô Ma Terre, ma Mère, et que Tes houles soient ma crucialité. Il me répugne de voir s’ouvrir mes yeux à Autre que Toi, car, de mon cœur, plus rien ne m’appartient, et lors que La Roseraie devient une multitude de Jardins, je bois à La Coupe et meurs chaque fois, et je bois à La Coupe et je renais en Toi.