
Les loups blancs
Dans la désespérance naquit la foi. Celle-ci nous enseigna les flots bouillonnants, les invitations dans l’écume vaporeuse des navires sortis du naufrage. Les tempêtes furent les réalités de la dignité évoquée que certains ouvrages nous content encore avec fidélité, et, parce que nous sommes assis en chaque arbre, nous déployons tous les rivages. Nous parlons à l’ensemble des petits êtres, et nous parlons à ceux qui deviennent sagaces. Bien des hommes ont visité certains lieux mais ils en ont fait des châteaux de sable. Si ton pas ne sait pas où il se pose, commence par l’herbe qui se trouve sous ton pied, nous dit un dicton. La foi est magnanime et s’en va visiter tous ces espaces. Depuis les soupiraux, nous avons vu que la poussière s’amoncelle. Une sombre poussière.
La Rose des sables nous fut donné, il y a fort longtemps, alors que les dunes devenaient roses. Chaque cristal, accroché de soleil déclinant, était un pastel lumineux. J’ai vu cet homme enveloppé du manteau du désert, le turban, telle une couronne posée sur la tête, et tandis que ses mains tenaient le présent, venir vers nous. Comment puis-je l’oublier ? Ils avançaient avec ces roses, ces hommes chevaliers sortis de derrière les dunes. Le soleil s’était enseveli sous le sable et le ciel devenu un toit. Il n’y avait ni dedans ni extérieur. Je tendis la main et tout me sembla Être. Le mot Être voletait. Le mot Être chantait. Le mot Être était tout Cela en entier. Je brassais l’air, mais je ne voyais pas de différence, ni de séparation. Tout était semblable à Lui. Je me mis à courir pieds nus sur le sable attiédi. Il me fallait sentir la Rosée de Sable sous mes pieds. Pourtant, les hommes du désert me prévinrent des scorpions, mais je ne fus pas effrayée. Aucun animal, fût-il dangereux, ne pouvait m’empêcher de savourer ce moment fusionnel avec le désert.
La nuit arriva et des loups blancs s’approchèrent de notre campement. Je les regardais longtemps. Au début, je crus qu’ils allaient nous attaquer. Mais il n’en fut rien. Ils se mirent en cercle. J’aperçus leur chef qui se tenait un peu en retrait. Alors, dans la nuit, je ne pus me détacher de son regard. Il était d’une beauté époustouflante et se confondait avec le sable devenu soudainement blanc à la lueur des rayons de la lune. Combien de temps nous fûmes à nous fixer ainsi du regard ? Sa présence entière emplissait l’espace. J’étais émue et touchée par sa noblesse. Au petit matin, alors que le sommeil me gagnait, je vis les loups se lever et s’en aller dans le silence du sable. Nous étions-nous tenus compagnie ? S’étaient-ils mis non loin de nous pour nous protéger ? J’aime à le croire. L’esprit de ce loup avait la présence d’un être surnaturel…Je le vois encore et ne l’oublie pas.
© Océan sans rivage, Conte des sept Orients, les loups.
*Image trouvée sur le net et dont l’auteur n’est pas identifiable.
Merci Naïla pour ce souffle chaud de poésie. Puissent les loups blancs veiller sur nous ces temps ci.
Et puissions nous être dignes de soutenir leur regard.
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Douce nuit d’été, quand la vie est féerie, petits cailloux blancs semés dans notre hébétude et ce loup, jamais je ne l’oublierai…
Que ces prières soient exaucées. Amin !
Merci Franck pour ta sensible lecture.
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La symbolique est présente à envolée, plaisir de vous lire. .
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Merci à toi, simplement d’être là.
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Pardon pour la phrase incomplète, mais j’ai bu ce soir . . -La part des anges-
souffrant trop du syndrome d’abandon ..
chaque fois qu’il n’est plus là dans l’inframonde . .
Je n’en guérirai jamais –
Je voulais écrire ‘à chaque envolée’ . .
et je pense à la guerrière toujours . .
le désert, les loups, et la rose qui est sans pourquoi . .
mais il faut demander à Cochonfucius . .
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Boire, il y a des maux qui méritent mieux…
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Boire pour écrire . . et puis le passé : 1 lien vers le passé pour vous ce soir
La mort d’Allis
D’abord on s’habitue au silence baigné
Dans des larmes taries de quelque mal profond
Séquestré à jamais aux lames du plafond
Le destin est tissé par la douce araignée
Qui ne fait que sa toile après l’amour du chant
Et la danse du mâle avalé pour faire place
Accrochés sur sa toile aux fœtus trébuchants
Indicible bonheur que cette vision glace
Ces misérables maux tiennent ma peine en veille
Encore un jour si triste encore une bouteille
Les mêmes visions d’un éternel décor
Fallait-il vivre avec cette douleur horrible
Si je n’avais croisé un autre cœur sans cible
Attaché dans l’instant ma pensée à son corps_
(J’espère qu’il a trouvé la sortie,
En pensant à Allis,) ___Pour le chercheur de lumière-
___Les maux d’Allis
Maux misérables Araignée d’amour
Encore un sommeil triste
et encore et encore les mêmes images
Je puise dans une douleur impossible
Sans jamais trouver de sortie
à mes terreurs à mes pensées
Faut-il vivre avec ces difformités-là
ces images affreuses ces pensées mortes
Qui me révulsent l’estomac
J’entends les gémissements les plaintes
et les Gargouillis immondes de toutes ces pourritures
et de ces insectes que je ne supporte plus
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Boire, cette infamie jusqu’à la lie ?
Pourquoi ne pas faire de cet amour un vin ?
Celui qui enivre sans enivrer,
Celui qui délivre et nous fait dépasser ?
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C’est sans conter sans escompter nos immortels poètes . .
»Ils buvaient de l’absinthe,
Comme on boirait de l’eau.
L’un s’appelait Verlaine,
L’autre, c’était Rimbaud.
Pour faire des poèmes
On ne boit pas de l’eau… »
Cette nuit est propice pour écrire, l’ivresse en prime –
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J’ai bu pour écrire un vin que l’on tait
Qui vient d’une joie sans compter
Mais je ne suis pas poète…
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Vin caressant
Se sont-ils reconnus
Ces Deux sur le Chemin ?
Leur Regard surprend L’Émoi
En Sa Quintessence Nacrée
Des fleuves de Perles Diaphanes,
Lors que L’Aube délicate frissonne,
Surgissent en L’Eden de Leur Cœur enivré
L’Etoile ondulante se fond en cet Azuré
Depuis ce qui est en ce qui est
Les fragrances lumineuses des Fleurs Célestes
Lors que voguent les extatiques ondes
Dévoilent les mondes ignorés
Sais-tu que Le Royaume est un Opulent Bouquet ?
La Coupe est Ruisselante de L’Amour Éthéré
Est-il un Secret en Ce Jardin visité ?
Sais-tu que les élans de Beauté
Sont les Ailes d’un Vin Caressant
Qui en touches successives
Avivent le cœur des indigents !
Il est une Eau Vive et exaltante
Lors que La Lumière est Ascendante
Sur Les Cimes, comme L’Âme chante
Des Sources jaillissantes que L’Echo renvoie
En ce miroir intense où se noient Les Regards
Ô mon état, ma pleine Transe !
Ainsi est Le Chemin de Deux qui ne sont qu’Un
En la Béatitude qui les étreint !
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🙂
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