Depuis près de quatre ans, comme en un chemin parallèle, fait d’Amitié et de respect, j’ai écrit, à l’attention de celui qui m’a souvent visitée en songe et que j’ai suivi depuis ce cœur du Silence. De nombreux poèmes lui sont dédiés indirectement, beaucoup de mes écrits, aussi, même si le dirait quelqu’un d’autre, et je suis tout à fait d’accord avec lui, ce que nous écrivons ne nous appartient pas et demeure le témoignage de Quelque Chose. Aujourd’hui, je prie pour lui, espérant que tout va bien, car nos âmes sont reliées au delà de l’espace et du temps et j’ai désiré lui dire, non pas en ce « je », mais en ce par delà : nous sommes là. La Poésie est telle une bouche du Ciel qui se dépose en notre cœur et L’Amour est Un. Merci pour tout ce que vous avez partagé… A bientôt de vous lyre L’Ami Fucius.
La Folie est ma Taverne, et j’y bois, sans me lasser
De ce Vin élogieux qui m’a éloignée de tout
Je plonge en ma Coupe amoureuse, ceci est havre de paix
Mes noyades sont tumultes et étranges remous
Mes yeux ne voient pas le fond en ces vagues troublantes
Ils surgissent, en ce voyage intérieur, des beautés exquises
En ces houles, captives, je ne suis rien qu’une amante
Mon ivresse est un Mystère, peines et joies conquises
Fragilement acquises, quelque chose qui est Là, qui me retient
Je suis démunie en cette Sphère limpide qui me trouble jour et nuit
Rivée à mon Bien-Aimé, seule, Il est pour toutes choses, mon Lien
Je ne suis plus ici, en cette folie, je suis juste, Amour ébloui
Je Lui ai dit: comment T’aimer, comment être à mon tour Ton Azur?
IL m’a répondu en ce murmure: Aime-MOI en aimant ma créature.
Misérable que je suis, un ivrogne qui s’abreuve
Un assoiffé, ne sait plus quitter cette taverne
A la main une coupe, un vin qui me met à l’épreuve
Cette liqueur coule dans mes veines, trouve ma caverne
Vais-je en finir, et comment m’enfuir, il me faudrait un vaisseau
Pourfendant les mers comme le voyageur légendaire
Combattant monstres, provoquant les sirènes meurtrières
Accroché au mat, le cri sera le même, écorchant les eaux
Ondes violentes, m’envoûtant, je serais elles
Jusqu’aux confins des terres et des mers, je rejoindrais le Ciel
J’ai labouré la terre, le sang en a coulé, elle s’est éventrée
Je ne suis plus, sur les rives, un pays qui me torture
Depuis l’ivresse devient douceur et larmes pures
Puisque cette terre est une autre contrée, je m’y perds
Comme le Chant est obsédant, la folie est à ce prix
Depuis l’aube, jusqu’au coucher, je suis celui qui erre
Je cherche ma Bien-Aimée, mon cœur me l’a pris
Ma Beauté, mon âme, pourquoi se cache-t-elle, me fait-elle languir?
Je vais indigent, ahuri, grattant le sol, mêlant mes doigts à la poussière
J’embrasse le chien qu’elle a caressé, tandis que moi, je vais mourir
Tout est elle, son parfum, les traces de ses pas, ses cheveux au vent
Le bleu de son horizon, je suis fou, car en cet ailleurs, je suis son parterre
Où es-tu, ma Bien-Aimée, mes doigts accrochés aux voiles de l’océan
Qu’as-tu fait de ton fiancé, il soupire et fait rire les enfants
Je me cache, les yeux fiévreux, car tu as fait de moi ton éploré amant.
L’ivrogne (Décembre 2014)
Un Jardin
Ecrit à L’attention de Conchonfucius
En toi, j’ai vu un Jardin, n’y suis pas allée en vain
Car tout cœur est une roseraie, et toute rose a son parfum
Toi, tu es Beauté, ce n’est pas rien, l’effluve de l’humain
Voici ce que dit cet oiseau fragile: tout est Divin
Le poème est broderie, il est fils tendus, un Chant aussi
Le sanctuaire est un vase anobli, son vin est une vie
Maturité est comme le souvenir des délicates senteurs
L’éclat d’un Lieu sans nom, secret du palpitement, douleur?
Le monde est Jardin, que dis-je Tout est Jardin pour l’ami
Qu’importe ce qui reste ou se féconde au sein d’une nuit
Le jour est acte d’être, Lumière du Soleil intérieur
Au coucher, l’émotion est suintement de Bonheur
L’Éternité est le toucher du Bien-Aimé, pureté de l’émoi
J’entends, dit l’oiseau, dans le vent, le murmure du roseau
Cette étreinte est invitation de l’Intime, ne le sens-tu pas?
Contemplation de l’âme, tremblement léger de l’Eau
Cette Souveraine dont les vagues sont sans fin
Je n’oublie pas, depuis ce rêve, c’est un autre que je vois
J’en rapporte quelques nouvelles, mais ce n’est pas pour moi
Peu importe, depuis les flots, je tends les mains vers Toi
L’encre est prétexte du tissage
En toi, je vois toujours Son Jardin, c’est ainsi
Peu importe, une goutte de sincérité est digne message
La rencontre des âmes est immortalité dans le Jardin de l’Ami.